Natif du Saguenay, j’ai grandi avec l’impression que le monde se fissurait par endroits… et que la vraie beauté se glissait justement dans ces fissures. Très tôt, j’ai cherché les lieux que les autres oubliaient : usines désertées, pavillons silencieux, maisons qui tiennent debout par entêtement. Avec le temps, j’ai compris que je ne faisais pas que les visiter, je les collectionnais. Comme si chaque ruine me confiait un fragment de son âme.
C’est de là qu’est né Fragmenta : pas une marque, pas un projet, mais un territoire intérieur qui a fini par s’assembler dans le monde réel. Un espace où la beauté survit parce qu’elle accepte la décomposition. Un endroit où chaque photo, chaque objet et chaque trace raconte quelque chose que personne n’a pensé à sauver.
Sous le nom JMTUrbex, j’ai exploré plus de 1 500 lieux abandonnés en quinze ans. Des vestiges de l’Expo 67 aux hôpitaux délaissés, des silos poussiéreux aux routes fantômes. Ces endroits ont façonné ma manière de voir, de créer et de raconter. Ils sont devenus ma façon de respirer le monde.
Fragmenta, c’est la réunion de ces morceaux : fragments d’histoires, de paysages, de voyages, d’explorations. Un monde que je construis fragment par fragment, là où la mémoire refuse de disparaître.